CHRONIQUE D’UNE CATASTROPHE NATURELLE EN 1776/ 3ème partie

Voici la suite de l’histoire ….et les échanges du curé FAYS avec Mr PAJOT maréchal intendant de Grenoble.

SANS ESPERANCE DE RECOLTE

Ce  foudre d’ …an et de grêle n’a pas généralement endommagé toute la paroissse, ne s’étant pas trop écarté de la montagne, mais toutes les maisons qui sont au bas ont été les unes par les pierres et les autres inondées. les champs et les prés aboutissant à toute l’étendue de la montagne ont été couverts ou de limon ou de pierres, ou de gravier, ce qui exige des réparations immenses et ruine les particuliers qui ont généralement tout perdu par le grand volume d’eau et par la rapidité une partie des terres ensemancées ou de blé ou de légumes ou de chanvre a été ensevelie sous le poid du limon qui les couvre sans espérance de récolte, partout il s’est fait des ravins, et partout le long de la montagne on s’est ressenti de ce fléau.

IL N’Y A QU’UNE MAIN ROYALE

Mon …hameau de la paroisse a généralement tout perdu et tous les habitans sans espérance de récolte sont réduits à la mandicité et ceux de Malleval sont dans le même cas.

On ne peut estimer la perte que ce torrent a causé : les habitans par leurs propres forces ne s’en releveront jamais, il n’y a qu’une main royale qui puisse leur donner les secours nécessaires. Le Seigneur qui dirige le cœur des rois, nous voudra le notre favorable et propice ayant d’ailleurs dans son propre fond toutes les qualités d’un grand roi, tout l’amour possible d’un père pour ses enfans. Dieu l’ange tutelaire de la France ; que l’ange qui veille a son gouvernement nous fasse trouver grâce au près du bon trone de sa majesté. C’est le souhait du pasteur et des ouailles qui eleveront pendant toute leur vie leurs mains vers le ciel pour la conservation de sa personne sacrée, de toute la famille royale, et de tout son royaume.

LETTRE ECRITE A MONSIEUR PAJOT LE MARECHAL INTENDANT DE GRENOBLE

…c’est pourquoi j’ai l’honneur de vous en envoyer la description en général. Je pense qu’elle devrait être portée aux pies du throne de sa majesté ; et il n’y a que vous qui puissez nous rendre cet important service…

REPONSE DE MR L’INTENDANT LE 31 MAI 1776

Je suis on ne peut pas plus touché, Monsieur, du desastre qui vient d’arriver dans votre parroisse. La peinture que vous en faite montre le zèle et l’amour d’un bon pasteur pour ses ouailles. Je leur porterai certainement tous les secours qui pourront dépendre de moi : vous pouvez les en assurer. Il faut que les officiers de commune dressent un procès verbal des dommages et qu’ils me l’envoient, je ferai ensuite ce qui sera possible de faire, mais je vous prie de leur recommander de ne pas se permettre aucune exagération dans le report et l’estimation qu’ils feront des degats et des pertes. Je suis, Mr, votre très humble et très obéissant serviteur. Pajot.

COMMENTAIRES DU CURE FAYS

Tout le monde crut qu’il n’y aurait point de récolte sur la montagne, les blés et les seigles ayant été hachés par la grele ; cependant par un coup de la divine providence, la recolte fut magnifique contre toute espérance. La même année, la maison de la Tour brula le jour de la foire de l’alban, par l’imprudence d’une servante.

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