Alors que jusqu’aux années 1850 les habitants de CABANAC demeurent dans cette commune, et se marient en choisissant leurs conjoints sur place, à partir de la moitié du XIXème siècle, certains mouvements ont lieu ; est-il plus difficile de vivre de l’agriculture ? plus globalement, s’agit-il d’ un mouvement d’ensemble ? de la montée de l’industrialisation qui poussera certains cabanais à tenter leur chance ailleurs, le plus souvent assez loin, voire très loin de cette commune : en Algérie, au Panama, à Cuba…
Où il est question de traducteur, de piastres, de bijoux et de consul….
Ainsi Jean Laurent. MAUBE, né en 1843, issu de la lignée de Jean-Bertrand, partira pour Cuba. Marchand de bijoux, il décédera le dimanche 17 juin 1877, à l’âge de 31 ans, à La Havane. Est-ce au cours du vol de ses bijoux ou a-t-il été attaqué pour une toute autre raison ?
Son homicide est mentionné dans l’acte retranscrit par le Consulat de France à La Havane, puis traduit à Saint Gaudens le 10/10/1885; Il mettra donc près de 10 ans à parvenir à la commune de CABANAC.
Acte original en provenance de La Havane, ayant été traduit par un traducteur près du Tribunal de Saint Gaudens : Sceau du consulat de France à La Havane.
Je soussigné, Albert CHAO, prêtre, curé économe de cette église paroissiale de la Très Sure Conception du village du Quemado-de-Guines province de Sainte Claire, diocèse de la Havane certifie qu’au registre troisième du décès de blancs folio cent cinquante six, se trouve l’acte qui dit ainsi. A l’église paroissiale du Quemado-de-Guines le dix sept juin mil huit cent soixante dix sept, il a été reçu une dépêche de Mr le Capitaine Juge prétané de Rancho-Veloz, m’informant qu’il avait informé de donner sépulture dans le cimetière Del Ingenio Ste Rita de cette paroisse au corps de l’adulte Jean Laurent Maubé natif de France, âgé de trente un ans, célibataire, domicilié à la Havane, marchand de bijoux dont la mort a été la conséquence d’un homicide. Il n’a point reçu les saints sacrements la violence de sa mort ne l’ayant pas permis et j’ai signé Jérome l’Eguilar.
Pour tout savoir sur ce décès, lire la transcription de cet acte et suivre les péripéties de CUBA à CABANAC, cliquez ici.
On peut aisément imaginer que Cuba et plus encore le port de LA HAVANE, où l’esclavage ne fut supprimé qu’en 1886 -même si la traite était officiellement abolie- était un endroit agité. Plus de 360 000 esclaves furent débarqués entre 1820 et 1860 au port de LA HAVANE, qui comptait au début du siècle 40 000 Blancs et 30 000 esclaves. Sans compter les luttes pour l’indépendance et la guerre des 10 ans qui débuta en 1868. (Sources : wikipedia)
Heureusement, d’autres que Jean-Laurent ont eu des parcours plus simples….
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