LES MAUBE/Episode 3 : MIGRATION VERS UN NOUVEAU TERRITOIRE, L’ALGERIE

Retrouvons les MAUBE, vers 1850, à CABANAC, Haute-Garonne. car si quelques-uns sont partis de part le vaste monde, la majorité d’entre eux est encore installée  à CABANAC.

Les départements de la Haute Garonne et de l’Ariège, voisins, peut-être parce qu’ils étaient pauvres, avec comme principale ressource l’agriculture, ont vus un certain nombre de leurs habitants s’établir en Algérie. Ainsi, des MAYLIN de Couladoux (décès de Bertrand en 1871 à l’âge de 24 ans à ALGER), des DENCAUSSE de Figarol (Bertrand Philippe DENCAUSSE de Sengouanet, marchand coutellier, décède à 53 ans à Constantine en 1873), des BARES de Point-Isnard, des TAPIE d’Encausse, sont partis en Algérie (Sources : Registres de l’Etat Civil d’Algérie)

C’est en 1848 que l’Algérie est proclamée dans la Constitution comme partie intégrante de la France. Les premiers colons arrivent dès 1835 ; de nombreux fermiers du Sud Est de la France sont attirés et viennent s’établir : plus de 175 villages seront construits.

« Dans les années 1830, l’arrivée de premiers colons voit débarquer en Algérie une foule de gens, dont beaucoup sont des agriculteurs et des artisans-ouvriers avec femmes et enfants, en quête de meilleurs moyens d’existence. Ce surtout ensuite des enseignants et étudiants, des petits fonctionnaires, des employés des postes …. qui vinrent s’installer dans les départements français de l’Algérie »

L’ARRIVEE EN ALGERIE

François, né en 1857 à CABANAC, dernier des charpentiers de cette lignée, fils de Jean Pierre et de Marie MAYLIN fait son service militaire en 1877 en Algérie. Il est soldat dans l’Unité Territoriale d’Artillerie, à la Caserne de la Casbah, à Alger.

François bénéficie-t-il d’aides de l’Etat pour venir, comme beaucoup d’autres s’établir en Algérie après son service militaire ? Le nombre de fermiers du Sud de la France établis en Algérie s’élève à 4000.
François contracte mariage sur place avec Marguerite SERVAT en mai 1881, après que les parents de chacun y aient consenti en décembre 1880, comme les actes notariés de CABANAC mentionnés dans l’acte de mariage d’ALGER le stipulent. Marguerite a selon toute vraisemblance accompagné ou rejoint François en Algérie, car elle est aussi originaire de CABANAC, et vit à MUSTAPHA, près d’ALGER.

Leur fils, qui porte le même prénom que son père, François, y nait le 1er décembre 1879. C’est lors du mariage de ses parents en 1881, qu’il deviendra enfant légitime. Lors de sa naissance, seule la mère l’avait reconnu, François était déclaré de père inconnu. La lecture des actes d’état civil montre que cette pratique de légitimation des enfants lors du mariage des parents était assez répandue.

LES GRANDS TRAVAUX

Exerçant le métier de charpentier, François père participe certainement à la construction des arches du Port d’ALGER, et peut-être à d’autres grands travaux de la ville. C’est du moins les informations qui circulent de génération en génération jusqu’à nous parvenir.
Les principaux travaux et le boulevard de l’Impératrice avec la construction des arches débutent à partir de 1860. C’est le
« Boulevards des remparts  » formant balcons sur mer, structurés de 8 bastions.
A propos des travaux de construction du Boulevard des Remparts :

 » Ce plan qui sera publié en 1848 par DELAROCHE  esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque 15 mètres plus haut, de même que les liaisons avec la place du Gouvernement au sud. Par étapes successives cette idée aboutira, en 1860, au projet de Frédéric CHASSERIAU architecte de la ville, qui dessine l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prend le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur de Eugénie de MONTIJO l’épouse de Napoléon III  qui l’inaugure en 1865 (avant son achèvement) et accueille, au fil du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le Palais des Assemblées, le Casino, l’Hôtel de Ville etc… (http://fr.wikipedia.org/wiki/ALGER)


François décéde à ALGER en 1916. Avec lui disparait la profession de charpentier.

L’HISTOIRE CONTINUE…

Son fils, François,  sera Chef du Bureau au TMS : « TRAMWAYS et MESSAGERIES du SAHEL » l’une des 3 compagnies de tramways, les autres étant T.A (pour Tramway Algérois) et C.F.R.A (Chemins de Fer sur Routes d’Algérie).
« Le réseau TMS ne comportait qu’une ligne mais son profil et son tracé feraient frémir tous les ingénieurs épris de normes de sécurité. En effet, partant de la Place du Gouvernement (sans se mêler, bien sûr, aux voies des TA ni des CFRA), elle grimpait par la Rue de La Lyre et les tournants Rovigo jusqu’à la crête d’El Biar, grâce à des rampes dépassant 60 et à de nombreux virages en « épingles à cheveux ». (source : les transports d’Alger par Jean Arrivetz). Pour en savoir plus sur les transports algérois, visitez ce site

Il s’unit avec Marie-Louise ABBE (née  en 1882) en 1905. Elle est commerçante. Nous développerons cette branche familiale un peu plus loin.

Notons au passage que les MAUBE sont adeptes du prénom unique, ce qui n’est  pas la tradition la plus fréquente  puisque les enfants portaient souvent au moins 2 prénoms  pour les distinguer.

François (en photo ci-contre) et Marie-Louise auront une fille en 1908 : Colette, prénom inscrit sur l’acte de naissance. L’histoire familiale raconte que ceci était une erreur de transcription de l’Officier d’Etat Civil, car notre grand-mère a toujours été appelée Paulette.

François MAUBE décède le samedi 27 avril 1957, à l’âge de 77 ans, à Alger. Il est le seul à être né, avoir vécu et être décédé en Algérie, même s’il a eut à plusieurs reprises l’occasion d’aller en France. A ce titre, j’ai envie de faire sienne les paroles de Camus, né sur la terre d’Algérie, même si cela peut paraitre anachronique.

Quelle chance d’être né au monde sur les collines de Tipasa. Et non à Saint-Etienne ou à Roubaix. Connaître ma chance et la recevoir avec gratitude

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